À Oberhoffen-sur-Moder, TBV Automobile trace sa route sans renier ses racines

Partie d’une simple Peugeot 205, l’entreprise fondée par Olivier Eschmann et son associé Guillaume Felli est devenue en vingt ans un acteur automobile incontournable en Alsace. Une réussite construite localement, pas à pas, et portée par un attachement profond au territoire.

Une aventure née à Oberhoffen-sur-Moder

À Oberhoffen-sur-Moder, beaucoup connaissent désormais TBV Automobile. Ce qui n’était au départ que l’idée un peu folle de deux jeunes du village est devenu une entreprise indépendante de plus de soixante salariés et plus de 25 000 véhicules vendus. Pour Olivier Eschmann, dirigeant et cofondateur, cette réussite n’a rien d’un conte de fées. Elle est le fruit d’un travail constant, enraciné dans la région et dans une certaine manière de faire du commerce : directe, honnête et proche des gens.

TBV a choisi une voie différente de celle des concessions traditionnelles. Pas de franchise, pas de badge d’un grand constructeur. « On n’est ni BMW, ni Audi, ni Porsche, mais aujourd’hui on n’a plus à rougir », explique-t-il. L’entreprise a développé sa propre marque, ses propres méthodes, et gère un stock permanent de plus de 250 véhicules, tous achetés et détenus par TBV. Cette indépendance leur permet de maîtriser toute la chaîne, du choix des voitures à la relation client.

Les débuts sous le signe du doute… et du courage

L’histoire aurait pourtant pu s’arrêter net avant même de commencer. Au moment de créer l’entreprise, les deux associés vont consulter un ami banquier. Son avis tombe : trop risqué, trop ambitieux, mieux vaut « rester où vous êtes ». Un conseil bien intentionné, mais pas très motivant.

« Sur le chemin du retour, on s’est regardé. On n’a rien dit. Et on savait qu’on allait le faire quand même », se souvient Olivier Eschmann. Un de ces moments silencieux où tout se décide. Vingt ans plus tard, ils en plaisantent souvent autour d’un repas. C’est devenu leur anecdote fétiche, une façon de rappeler que certaines décisions se prennent au courage, même quand la logique dit l’inverse.

Une 205 comme point de départ et symbole

Ce courage, Olivier le relie à une autre histoire, bien plus personnelle. Lorsqu’il débute, ses parents lui offrent une Peugeot 205. Peu d’argent, peu de moyens, mais beaucoup de bonne volonté. Cette voiture sera vendue pour financer les premiers achats de la jeune entreprise. « J’en ai vendu au moins mille. Chaque fois que j’en vois une, ça me ramène vingt ans en arrière », confie-t-il. Dans cette petite citadine, il voit un symbole de ses débuts : simplicité, débrouille et envie de faire mieux que ce qu’on a.

Le service après-vente comme signature

Avec le temps, TBV s’est forgé une réputation solide en Alsace. Pas seulement pour ses voitures, mais surtout pour sa façon de traiter ses clients. « La vraie qualité d’une entreprise, on la voit quand il y a des problèmes. Quand tout va bien, c’est facile », rappelle le dirigeant. Certains clients ont acheté sept, dix, parfois plus de véhicules. Beaucoup sont du secteur. Tous parlent de la même chose : la confiance.

Dans un marché où l’offre est immense, TBV mise sur la relation humaine et sur un service après-vente soigné. Une démarche qui correspond à la culture locale : ici, on aime les entreprises proches, transparentes et fidèles à leurs engagements.

Un ancrage territorial assumé

Depuis ses débuts, TBV Automobile a toujours revendiqué sa dimension locale. L’entreprise travaille avec de nombreux partenaires du territoire : garages, prestataires, fournisseurs, structures associatives. Elle sponsorise aussi plusieurs événements et clubs sportifs de la région, un moyen de redonner ce que le village lui a offert. « On grandit ici, et on a envie que ça profite aussi à ceux qui nous entourent », souligne Olivier Eschmann.

Cet ancrage se ressent aussi dans l’ambiance au sein de l’équipe. Beaucoup de salariés viennent de la région, parfois de communes voisines. Certains ont rejoint l’aventure presque au début et y sont encore vingt ans plus tard. D’autres ont fait leurs premiers stages chez TBV avant de revenir plus tard travailler à plein temps. L’entreprise n’a jamais cherché à devenir une boîte anonyme : elle reste un employeur local, accessible, où les décisions se prennent à portée de voix.

De l’Alsace au sud de la France : une nouvelle étape en préparation

Si TBV reste solidement installée à Oberhoffen-sur-Moder, l’entreprise regarde aujourd’hui un peu plus loin. 

Plusieurs projets sont à l’étude, dont l’idée d’une franchise ou d’une antenne dans le sud de la France. L’objectif n’est pas de devenir un géant national, mais d’exporter un modèle qui fonctionne : une marque indépendante, une démarche simple, une relation client authentique.

Olivier Eschmann reste discret : « Je ne peux pas encore tout dévoiler, mais il y a des nouveautés en préparation. On veut continuer à améliorer ce qu’on propose. » On sent dans sa voix la même énergie que dans ses débuts, une envie d’avancer sans perdre l’âme de l’entreprise.

Une fierté avant tout familiale

Lorsqu’on lui demande ce dont il est le plus fier, le dirigeant ne parle ni de chiffres, ni de croissance, ni de projets. Il cite ses trois enfants. « Ils travaillent, ils s’impliquent. Ils sont en bonne santé. C’est tout ce qu’un parent peut souhaiter. » Une réponse simple, à l’image de l’homme, et probablement l’un des secrets de la longévité de TBV : malgré la croissance, tout reste à taille humaine.

Une entreprise qui avance sans renier ses débuts

TBV Automobile continue sa route avec la même philosophie qu’au premier jour : croire en ses projets, s’appuyer sur son territoire, rester fidèle à ses clients et avancer avec constance. L’histoire de la petite 205 vendue pour financer les débuts n’est plus un souvenir nostalgique, mais une boussole. Elle rappelle qu’une entreprise peut grandir sans perdre ses racines, surtout quand ces racines sont solidement plantées dans un village d’Alsace.